Les yeux clos
Un brin de soleil
Traverse la barrière
De mes paupières
Illuminant le spectre
Coloré de ma chaire
De tons chauds et vivants
Ondulent soyeusement

Les lèvres entrouvertes
Ma langue alerte
Goutent et savourent
L’eau claire
Bue plus tôt
Au creux du ruisseau
Qui chantait dans les rochers
Comme un chuchotement léger

Berceuse pour mes oreilles
Ecoutons les merveilles
Du silence qui jamais n’existe
Ou alors dans la mort triste
Mais là que tout est vivant
Je profite de ce chant
Bruissements et craquements mystérieux
Emmènent dans un monde fabuleux

Le nez attentif
Levé dans l’air vif
Découvre des fragrances
De multitudes inflorescences
Je respire à plein poumons
Et découvre sans un soupçon
Ce qui grandit autour de moi
Et me laisse couchée là

Le corps étendu inerte
La caresse de l’herbe verte
Au creux de ma nuque
Qui chatouille et pique
Alors que la terre sur laquelle elle pousse
Me fais comme un lit de mousse
Dans lequel je disparais
Pour y rester à jamais

Le regard du cœur

Il y a un lieu qui m’apporte calme, paix et sérénité
Un lieu qui m’est réservé
Où le trouver, vous me demandez
Je ne serais vous le révélez

Allez dans un bois
Il est peut-être dans un rayon de soleil traversant le feuillage
Ou sur une plage
Il est peut-être dans le doux chant des vagues

Il y a un lieu qui m’apporte calme, paix et sérénité
Un lieu qui m’est réservé
Où le trouver, vous me demandez
Je ne peux vous le révélez
Car en réalité, il est partout, où vous regardez

Le 13 septembre 2022

Il y a quelques jours, je suis revenu à Poudlard. Les vacances ont été si tumultueuses que j'ai vu arriver la rentrée avec un immense soulagement. Toutes les disputes qui règnent dans ma famille et qui n'ont cessé d'éclater durant l'été sont épuisantes, stressantes et terriblement tristes.
Quand je suis arrivé à l'école, j'ai retrouvé mes camarades et mes amis. J'ai aussi retrouvé les professeurs... Certes, je me serais ben passé de revoir certains, mais quelques-uns sont vraiment importants pour moi. C'est l'un d'entre eux, Toma Dresden qui nous a parlé du parc du château comme un lieu privilégié pour faire des observations astronomiques.
Décidant de suivre son conseil, je suis allé repérer un lieu où je pourrais m'allonger tard le soir pour contempler le ciel étoilé.

C'est ainsi que j'ai vécu un de mes plus beaux moments de vie. Je suis sorti du grand Hall après les cours, vers 17h, et mes pas m'ont guidé sur le sentier du parc. J'ai marché deux minutes puis j'ai tourné sur la droite pour quitter le chemin et me diriger vers une clairière. Là, des arbres centenaires ouvraient leur ramure avec majesté. Ils formaient comme un cercle de grands sages qui se seraient réunis pour converser. Je me suis assis près de l'un d'eux, j'ai appuyé mon dos contre son tronc et j'ai fermé les yeux. Ma respiration ralentit et au bout de quelques instants, je sentais la puissance de cet arbre palpiter contre mon corps. Ce n'était pas des battements de coeur, non, c'était comme un flux d'énergie qui grimpait et dont une partie irriguait mon corps. J'étais devenu une extension de cet arbre. Je posais mes mains au sol comme pour me connecter davantage au lieu.
Je ne sais combien de temps je suis resté ainsi. J'étais hors du temps, dans le flux de la nature.

Quand j'ouvris les yeux, plusieurs animaux étaient près de moi. Une coccinelle était posée sur mon genou, un papillon virevoltait non loin, et quelques oiseaux picoraient dans l'herbe. Tout ce petit monde vivait en harmonie avec la nature. Je ne bougeais pas, j'étais un membre un de cette communauté, qui abritait des animaux et des végétaux, des champignons et même la rosée qui perlait sur quelques brindilles. Ensemble, nous étions la nature dans ce qu'elle a de plus petit et de plus grand, de plus mobile et d'immobile. Nous formions un tout, dans la beauté que le temps disperse mais que l'instant fait durer.